La différence cruciale entre un système monétaire basé sur une monnaie convertible en or et une monnaie fiduciaire (fiat) est que sous un système étalon-or, le gouvernement national doit émettre de la dette pour couvrir ses dépenses au delà des revenus de l’impôt.
La fin de Bretton Woods fut l'interruption finale entre les matières premières qui ont une valeur intrinsèque et les monnaies nominales.
Depuis ce moment, les gouvernements ont utilisés la monnaie fiduciaire (fiat) comme base du système monétaire.

Une des conclusion fondamentale de MMT est qu'il n'y a pas de différence fonctionnelle (pour un État souverain émetteur en monopole de sa monnaie dans un monde à taux de change flottant) entre un "bon du Trésor" et la "monnaie", sauf en ce qui concerne le terme (intérêts contre aucun intérêt) et la durée. Ainsi, il n'y a pas de différence entre un déficit "financé" par l'émission d'obligations et par la création monétaire directe - les deux sont "inflationnistes" (ou non) dans le sens où ils ajoutent à la demande globale, et les deux ajoutent des actifs financiers nets (monnaie) au secteur privé.
Le croque-mitaine de la "planche à billets" est une relique de l'époque de l'étalon-or, dans lequel la "monnaie" était convertible en or et la "dette" ne l’était pas.
Les ressources réelles peuvent être "imprimées" à la condition qu'il y ait des capacités inutilisées dans l'économie. Si le gouvernement embauche les chômeurs, le travail qui est effectué est un travail qui n'aurait pas été réalisé autrement et représente une production qui aurait été perdue à jamais.




jeudi 16 décembre 2010

Nos enfants n'auront jamais besoin d'envoyer leur production réelle dans le passé


Our children never hand real output back in time
13 Decembre 2010

Bill Mitchell est Professeur de recherche en économie et Directeur du Centre du Plein Emploi et Équité (CofFEE), a l'Université de Newcastle, NSW Australia.


Il y avait une conférence intéressante à Tokyo la semaine dernière qui presentait l’universitaire Eisuke Sakakibara, l'ancien vice-ministre des Finances du gouvernement Japonais qui est surtout connu sous le nom "Monsieur Yen" étant donné sa connaissance du système bancaire et marchés financiers mondiaux.

Sakakibara prédit une récession prolongée jusqu'en 2015 parce que les déficits budgétaires sont délibérément retirés par des gouvernements qui sont clairement dans l'erreur. Les néo-libéraux affirment que les ratios d'endettement public doivent être réduit afin de réduire la "charge d'impôts futurs sur nos enfants".

La réalité est que les charges entre les générations fonctionnent exactement dans le sens contraire dans un système monétaire fiat de ce que prétend le dogme néo-libéral. La direction fiscale malavisée ou les néo-libéraux nous poussent imposera un fardeau réel sur nos enfants. Ils seront moins instruits, moins qualifiés, moins expérimentés, et auront des revenus plus bas dans l'ensemble en raison de l'austérité budgétaire.

Leurs possibilités futures seront réduites en conséquence. En fait, l'argument anti-budget en entier est juste un truc pour trouver des moyens par lequel les élites peuvent obtenir plus de revenu réel maintenant et plus tard. Répandre la production réelle plus largement à travers des interventions fiscales frustre cette aspiration. De manière significative, nos enfants n'auront jamais besoin d'envoyer leur production réelle en arrière dans le temps afin de payer la dette publique engagés à un moment antérieur.



La conférence de Tokyo - Le 2e Forum des politiques publiques nippo-américaine commune (Décembre 8-9) qui a été co-organisé par Sasakawa Peace Foundation et The Woodrow Wilson International Center for Scholars -était intitulé "Perspectives d'avenir: Partenariat Économique Japon-États-Unis dans le monde post-Lehman".
Le discours prononcé par Eisuke Sakakibara - La Possibilité de Récession Mondiale - était important, étant donné son influence dans les cercles politiques.

Dans une Interview en avril 2009, Sakakibara dit ce qui doit être fait:
... C'est probablement une crise séculaire dont le monde souffre en commun. Et elle sera très profonde et prolongée. Nous devons le reconnaître. Il est fort possible que nous allons avoir une récession continuelle pendant 4 ou 5 ans.
Une action coordonnée de la part des pays développés sera nécessaire, et la seule solution qui reste en ce moment est la politique fiscale (budgétaire).
Bien entendu, la coordination de la politique fiscale (budgetaire) est toujours très difficile parce que la politique est impliquée dans la formation et la mise en œuvre de ces politiques. Mais ce sera probablement nécessaire pour sortir de cette récession profonde et prolongée à travers le monde.

Dans son discours à Tokyo la semaine dernière, Sakakibara a maintenu le même thème et a prédit que la récession mondiale "pourrait durer jusqu'à huit ans aux États-Unis, qui se dirige vers une "décennie perdue" semblable au ralentissement du Japon dans les années 1990" (Source).

Ses prédictions ont été reportés dans un article du Melbourne Age (Décembre 13, 2010) - La récession mondiale jusqu'en 2018? - par William Pesek, correspondant Bloomberg .

Sakakibara a déclaré que:
... Le monde est prêt pour une crise structurelle de long terme réminiscente des années 1870 - où la croissance moyenne mondiale annuelle était d'environ 1 pour cent ...

Parce que "les gouvernements donnent la priorité a l'austérité budgétaire avant de restaurer une croissance stable" et qu'ils "devraient au lieu, augmenter l'émission d'obligations ["imprimer de la monnaie"] pour soutenir les dépenses de relance".

Pesek fait remarquer que "les données récentes aux États-Unis et au Japon et les turbulences financières en Europe suggèrent qu'une nouvelle récession du monde entier est une possibilité distincte en 2011" et "quels sont les leviers effectivement disponibles pour relancer la demande?".

Avec la politique monétaire incapable de stimuler la demande ("les taux d'intérêt sont déjà à, ou près, de zéro") il ajoute:
Il ne reste que l'augmentation des dépenses du gouvernement comme seul véritable moyen de stabiliser les choses.

Le reste de l'argumentation de Pesek est conforme à ses idées de terroriste du déficit  - parler du "fardeau de la dette publique" (Bill: Et alors? En quoi consiste exactement ce fardeau?) et que "trop de dettes fait des ravages en Europe, où l'Irlande a été le dernier domino à tomber" (Bill: les ravages en Europe sont le résultat de leur système monétaire défectueux, pas la dette publique en circulation).

Avec le sage message de Sakakibara en résonance j'ai pensé à un article paru dans le Guardian lundi dernier (6 Décembre 2010) - La gauche doit s'attaquer a la bombe à retardement des baby-boomers - et pensé à la façon dont certaines personnes (l'écrivain du Guardian) ne sont pas sur la même planète que le reste d'entre nous.

Le sous-entendu de cet article est que "les gains réalisés par les baby-boomers - pensions généreuses, propriétés surévalués - laissera aux jeunes générations une succession de dette".

Bill: Non! Ils ne vont pas hériter d'une succession de dette!

Le présage de l'article est que les réductions du budget public sont nécessaires pour sauver les générations futures et que la gauche (c'est a dire ceux qui s'opposent à la réduction des dépenses publiques) devrait réaliser cela et assurer que les coupes sont "équitable".

Bill: C'est quoi ce bordel?!! [what the f#&k!]

Le débat britannique est alimentée à l'heure actuelle par les suggestions absurdes de la machine de propagande d'extrême droite - l'Institut Adam Smith - qui a publié un rapport à la fin Novembre titré - Sur du temps emprunté [On Borrowed Time]- sous-titré "éviter la catastrophe fiscale par la transformation des responsabilités de l’État entre les générations ".

J'espère qu'ils ne produisent qu'une copie électronique de ce rapport, car pas un seul arbre ne devrait être sacrifié pour ces bêtises. Ce sont 44 pages de radotage absolu.

Apparemment:
La Grande-Bretagne fait face à une situation d'urgence budgétaires similaire a l'Irlande dans un proche avenir, même après les réformes actuelles des dépenses ... les objectifs de la coalition ne se réaliseront pas tant que l'État ne changera pas radicalement son implication dans l'économie.
Cela implique de changer notre approche dans nos dépenses que les économistes appellent "liées à l'âge" ou "intergénérationnelle". Activité qui définira que l'État-providence mine maintenant sa viabilité budgétaire et menace sa légitimité.
L’État-providence rend également les personnes réticentes à assumer de nouvelles responsabilités civiques, parce qu'il bloque la charité privée et le bénévolat.

Apparemment, la Grande-Bretagne fera face à une "agitation financière en 2019" et parce que l'espérance de vie est plus longue et les gens plus instruits, le rôle établi de l’État "d'assureur de premier recours" ne se justifie plus et les gens devraient s'occuper eux-mêmes - et "déterminer leur propres vies".

D'accord, c'est une considération philosophique et devrait être débattue à ce niveau. Il n'est pas pertinent d'invoquer de fausses histoires financières (comme "le gouvernement n'aura plus d'argent" ou " les taxes vont être plus importante", etc) pour permettre une certaine "autorité" de justifier cette position idéologique.

En outre, il n'y a pas de compréhension macroéconomiques communiqué ici - d'où viendront les dépenses?
La vision, vielle et fatiguée, du dogme économique d'éviction [crowding out], agents Ricardiens etc, sous-tendent ce Rapport sans aucune reconnaissance qu'il n'existe pas de preuve empirique a ces propositions (en fait, les preuves empiriques réfutent les allégations du dogme économique dominant) - et les théories utilisées pour soutenir ces points de vue comportent de graves lacunes.

Le rapport comporte beaucoup de simulations - qui pourraient être ou ne pas être exacte - sans doute inexacte - mais le point n'est pas l'exactitude mais la pertinence. Ces simulations ne tiennent pas compte des problèmes qui sont important.

ll n'y a aucune tentative pour simuler ce que l'économie Britannique mettra à la disposition au cours des années simulées comme production réelle, sauf qu'ils prévoient un "taux de croissance annuel composé (TCAC) de 2,5% sur la période 2010 à 2060", qui est la tendance des "taux de croissance fondés sur la performance historique de l'économie Britannique depuis la révolution industrielle ".
Cela pourrait ou ne pourrait pas se produire.

Mais la question est, qu'est-ce que la croissance de la production réelle signifie en termes de distribution effective des produits et quel taux de croissance de la productivité devra le sous-tendre.
Avec les changements démographiques liés a l'âge, les types de biens publics doivent également changer. Moins d'écoles primaires et plus de maisons de retraite. Le Rapport ne modélise pas du tout ces transitions.

Le véritable problème est de savoir si le débat politique permettra une transition harmonieuse entre les utilisations concurrentes des ressources réelles, bien que l'économie Britannique soit susceptible d'être en récession à long terme (comme dans les projections de Sakakibara), même la notion de coût d'opportunité (utilisation d'une ressource d'une manière signifie que vous ne pouvez pas l'utiliser dans une autre) est erronée.

Divers scénarios de la dette aux noms fantaisiste (sexiste) ("homme de paille", "homme de fer") sont modélisées en se basant sur différents profils de réduction des dépenses publiques et affirment que d'ici à 2019, même les plus optimistes (définis par leur biais qui est la baisse des ratios), l'économie Britannique sera à "un point de basculement qui est maintenant a l’œuvre en Irlande".

Ensuite, les marchés obligataires vont stopper le financement du gouvernement Britannique. Même si cela était lointainement vrai, le gouvernement Britannique peut toujours maintenir ses dépenses en livres sterling et la Banque d'Angleterre peut toujours maîtriser les rendements de la dette qui arrive a échéance.
Il n'y a pas de crise financière à venir pour les raisons indiquées.

La seule crise a venir sera une vraie crise avec des millions de laissés-pour-compte, au chômage et incapable d’épargner ou de gérer les risques de leur propre avenir.
En outre, la réduction des dépenses sur la recherche et l'éducation est le plus sûr moyen de réduire le chemin potentiel de croissance future et d'aggraver l'impact réels de la hausse du ratio de dépendance (à la suite du vieillissement de la population).

Toutes les propositions avancées par l'ASI equivalent à la privatisation. La question qui doit etre poser est de savoir si la privatisation verra plus de ressources "réelles" disponible en 2019 qui ne serait le cas si le gouvernement Britannique avait utilisé sa capacité fiscale pour assurer le maintien d'un taux de croissance elevé jusqu'a cette période de temps.

Les mesures d'austérité budgétaire nuiront à la croissance et réduiront la capacité de l'économie à fournir les ressources reelles requisent. Il n'y a pas de pudding magique par lequel la privatisation des fonctions publiques (soins de santé nationaux, pensions etc) augmentera la disponibilité. La réalité est claire - le retrait de la dépense publique va probablement miner la dépense privée existente et l'économie retournera en arrière.

La seule leçon que l'Angleterre a besoin de prendre de l'Irlande (nonobstant différents systèmes monétaires) est que la dépense est égal au revenu et l'augmentation du revenu implique une hausse de l'épargne, des ratios d'endettement public inférieur et des déficits budgétaires plus faibles.
Le contraire - étant le dilemme Irlandais est également vrai - réduisez les dépenses et vous coupez les revenus, réduisez l'épargne globale, et vous augmentez les ratios d'endettement public et les déficits budgétaires.

Quoi qu'il en soit, l'article du Guardian noté ci-dessus semble avoir été influencée par le Rapport de l'ASI. Il dit que le directeur de l'ASI, a déclaré:

Nous ne pouvons pas continuer de nous voter des pensions généreuses, des soins de santé et autres avantages et espérer en vain que nos enfants seront heureux de payer l'addition.

Ainsi, non seulement les marchés obligataires vont punir les gouvernements qui n'appliquent pas l'austérité budgétaire, mais, selon le Guardian, la protection des dépenses courantes "serait irresponsable, pour ne pas dire immorale, de laisser nos dettes accumulées récemment à nos enfants et petits-enfants"

L'article du Guardian reconnaît que la "réponse coordonnée par les chefs d'entreprise, think-tanks de droite et politiciens conservateurs est assez pour rendre les partisans du Labour inquiet d'une conspiration", mais que:

... Il y a un point sérieux ici, un qui a provoqué le désarroi à gauche. Il est bien documenté que les baby-boomers ont accumulés une grande partie de la richesse du pays et posent un problème pour l'avenir.

Est-ce que les baby-boomers enterrent leurs enfants et petits-enfants avec leurs dettes et sont égoïstes? Réponse: il n'est pas raisonnable ou applicable dans une économie monétaire moderne de poser ces problèmes de cette façon.

L'article du Guardian prétends que le règlement de la disponibilité des soins et des promesses de retraite à travers le "système de prix" du marché est le seul moyen d'éviter le "fardeau pour le trésor public".

Tout d'abord, il n'y a pas de fardeau de la dette qui sera supporté par les générations futures. C'est un mythe total.

Lisez ces blogs -Will we really pay higher taxes? et Will we really pay higher interest rates? - pour une introduction à cette question.

La seule conclusion raisonnable, quand vous comprenez comment fonctionne le système monétaire, est que le fardeau de la dette ne peut être considéré en termes de ressources réelles.
Dans ce contexte, le niveau de la dette publique qui est transmise à travers le temps n'a aucune incidence sur ce que chaque génération est capable de consommer (ou de produire).
La prochaine génération sera en mesure de consommer les produits de son travail de la même manière que la génération actuelle en est potentiellement capable.

De toute évidence, ce penchant pour l'austérité budgétaire des gouvernements refusera délibérément aux générations successives la capacité de consommer et de produire, mais ce n'est pas une fonction intrinsèque du niveau de la dette publique en circulation.
ll s'agit plutôt d'une orientation politique frauduleuse entraînée par une peur irrationnelle (et l'ignorance) de ce que la dette publique veut dire.

La croyance ordinaire est basée sur l'amalgame erroné du budget des ménages et du budget du gouvernement.
Quand un ménage ou entreprise emprunte maintenant pour augmenter sa consommation courante (ou renforcer ses capacités de production), il est bien entendu que les revenus futurs devront être sacrifiés pour rembourser le prêt avec intérêt.
Ce résultat découle du fait que les dépenses de la masse non-gouvernemental (ménages et/ou entreprises) est financièrement contrainte.

Un ménage doit financer ses dépenses, soit en gagnant un revenu, utiliser son épargne, emprunter et/ou la vente d'actifs précédemment accumulés. Il n'y a pas d'autre moyen.
Les emprunts doivent être remboursés par l'accès a d'autres sources de dépenses, mais en conséquence, ce repayement réduit la capacité future à dépenser.

Cela se traduit (à tort) dans la sphère publique par l'affirmation que les gouvernements devront repayer la dette dans l'avenir en augmentant les impôts.
Les avantages de consommation présents par la hausse des dépenses dont nous bénéficions aujourd'hui seront légués a nos enfants qui paieront en faisant face à des charges fiscales plus élevées. C'est l'essentiel de l'argument traditionnel.

Mais est-ce que nos enfants devront renoncer à la consommation réelle de cette façon? Réponse: non!

Si nos enfants produisent $x milliard en PIB réel en 2020, l'ensemble de ce flux de biens et services réels (et de revenus) sera disponible pour leur consommation.
Ils vont probablement en épargner une partie (surtout si le gouvernement accuse un déficit d'une ampleur suffisante pour combler le manque de dépense laissée par le désir d’épargner par le secteur non-gouvernemental).

Mais le point important est que le PIB réel n'est pas un voyageur du temps. Il n'existe aucune agence du gouvernement qui collecte la production réelle présente et l'envoie dans le passé pour "rembourser les dettes du passé".

En outre, maintenir des déficits budgétaires qui soutiennent la demande globale a un niveau où tout les gens qui veulent un emploi peuvent en obtenir un, maximise l'emploi et la production chaque année et fournit à chaque tranche de population les meilleures occasions d'élargir leurs possibilités de consommation réelle.

L'austérité budgétaire - dans l'espoir erronée que le ratio de la dette publique diminuera - nuit à la croissance future et le chômage qui en résulte aujourd'hui réduit la capacité de nos enfants à consommer dans le futur.
La production potentielle (élargie par l'investissement) et de croissance de la productivité sont cycliques dans le sens ou quand une économie est en récession et les investissements faiblissent, le potentiel de croissance future est réduit.
De même, la croissance de la productivité est a la traine lorsque le niveau global d'activité faiblit.

Donc, la meilleure façon d'augmenter les possibilités futures pour nos enfants est de garder une croissance économique (écologiquement durable) forte et l'austérité budgétaire va à l'encontre de cette réalité.

Le ratio de la dette publique n'a aucune incidence sur tout cela. Le seul fardeau possible sur nos enfants est lié au terme "écologiquement durable" qui comprend la consommation à travers le temps dans les limites de la disponibilité des ressources réelles.

Si la génération actuelle detruit l'environnement mondial et épuise les ressources limitées et, à moins que la technologie évolue de façon spectaculaire (par exemple, utiliser différentes sources d'énergie pour le transport, etc), alors nos enfants ne bénéficieront pas du même style de vie dont nous jouissons.
Mais cette conclusion se rapporte à des utilisations concurrentes des ressources réelles.

Le ratio de la dette publique n'a rien à voir avec cette possibilité.

Les politiques publiques devraient viser à promouvoir la prospérité matérielle à travers le temps qui permet aux ressources disponibles réelles d’être partagées entre les générations et au prorata de l'utilité publique.
L'utilisation du "système de prix" ne distribue seulement qu'au prorata en fonction des "votes en dollar" et les considérations inter-temporelles sont subjugués.

Une fois que vous comprenez qu'il n'y a pas de fardeau de la consommation réelle laissée à la charge de nos enfants résultant des ratios de la dette publique, vous pouvez alors connecter l'origine de ce mythe a la  fausse analogie gouvernement/ménage.

Un gouvernement souverain n'est jamais limité financièrement, car il est l'émetteur en monopole de la monnaie. Un ménage est toujours contraint financièrement, car il est l'utilisateur de la monnaie.

Cette distinction signifie que les implications d'un budget de l’État ne sont pas les mêmes que celui d'un ménage. Quand le gouvernement dépense, il crédite des comptes bancaires.
Les fonds ne viennent de nulle part! Quand il taxe, il débite les comptes bancaires. Les fonds ne vont nulle part!

Lisez ces blogs – L'abc du déficit budgétaire - Première partieL'abc du déficit budgétaire - Deuxième partieL'abc du déficit budgétaire – Troisième partie –  pour plus de discussion sur ce point.

Ces blogs vous disent que la dette publique est simplement une manifestation de l'épargne non-gouvernementale et les fonds "empruntés" par le gouvernement viennent de ce qu'il a dépensé en premier lieu.

Le gouvernement rembourse la dette (à l'échéance) et sert le paiements des intérêts tout comme il dépense plus généralement. Il déplace les fonds d'un compte à la banque centrale au système bancaire commercial. Il n'y a pas de contrainte "financière" impliquée.

Il y a manifestement des problèmes de distribution liés à l’émission et au service de la dette publique. Les pauvres ne disposent généralement pas de l’épargne pour acheter de la dette publique et, donc, ne bénéficient pas des flux de revenus découlant du service de la dette.
Bien que ces questions soient importantes et doivent être considérées, elles n'ont aucune incidence sur le manque de légitimité de l'argument du "fardeau de la dette".

Cet argument est complètement faux.
Il y a de solides arguments pour que le gouvernement cesse d’émettre de la dette quand il fait du déficit budgétaire. Émettre de la dette n'est pas nécessaire dans un système monétaire fiat et les avantages de l'émission de la dette ne vont qu'aux plus favorisés.
L'autre côté de l'argument sur l'équité est cependant que nous devrions considérer qui bénéficie de la dépense publique nette. Ces deux considérations sont des aspects importants de la politique publique. Mais le probleme n'est jamais sur le fardeau du remboursement de la dette.
Il n'y a pas de fardeau.

Quelques jours plus tard (9 Décembre 2010) il y avait une lettre au Guardian, en réponse à l'article sur le fardeau de la dette venant du professeur Irvin George, cité dans l'article original. Irvin a contesté la notion selon laquelle la dette est héritée par les enfants des baby-boomers.

Il dit:
... Qui hérite de la dette? La réponse est: les pauvres, les chômeurs, les parents isolés confinés a des emplois non qualifiés et de plus en plus de la "classe moyenne saignée". Ce n'est certainement pas les baby-boomers riches, qui vont passer leur grosse fortune à la génération suivante.

Même si je comprends le sentiment exprimé ici, il est tout aussi erroné. Nul n'hérite de la dette.
Le fait est que les personnes défavorisées héritent du fardeau de l'austérité budgétaire.

Oui, l'austérité budgétaire est conduite par des peurs irrationnelles sur les ratios d'endettement public et en ce sens, il y a un lien.
Mais pour vraiment exposer où le défaut politique se trouve, nous sommes obligés de comprendre la nature irrationnelle de ces craintes qui, à leur tour, mettent l'accent sur le manque de légitimité de l'austérité budgétaire plutôt que de donner de l'oxygène à l'idée que le ratio de la dette publique est problématique.

Il est clair que l'austérité budgétaire est un fardeau pour ceux qui comptent sur les aides de l'État et les chômeurs qui perdent leurs emplois (tant dans le secteur privé que public) résultant de l'effondrement de la demande. Leurs enfants doivent aussi porter ce désavantage (fardeau) jusque dans leur vie adulte.

La persistance du chômage a des répercussions intergénérationnelles majeures parce que les enfants héritent du désavantage. La raison n'a rien à voir avec le ratio de la dette publique, mais tout à voir avec l'exclusion de la formation, de l'expérience du travail et autres avantages qui accompagnent le travail sécurisé.
Les enfants apprennent par la manifestation des pathologies qui sont associées au chômage et a l'exclusion sociale.

C'est donc l'austérité budgétaire qui est à blâmer. Même parler de ces répercussions intergénérationnelles dans le contexte de la dette publique est trompeuse et fournit le courant économique dominant une crédibilité illégitime.

Enfin, l'article du Guardian choisit de citer - en tant qu'autorité - certains "dirigeant de private equity et commentateur d'affaires" qui, non seulement disent que le gouvernement a dû réduire sa dette pour "éviter de les imposer à nos enfants", mais a également déclaré que:
   
... La dette privée a également été un fléau, et affirme que les banques devraient rappeler les prêts fait aux petites entreprises avec le slogan "un prêt qui roule n'amasse pas mousse". [rolled-over loan = prêt où l'emprunteur a la possibilité de renouveler le prêt à l'échéance.]

Malin j'ai pensé - le slogan. Le message est pourtant d'une ignorance totale en particulier à la lumière des plus récentes données économiques de Grande-Bretagne (9 Décembre 2010) de l'Office britannique des statistiques nationales qui montre que le déficit commercial britannique s'est aggravée en Octobre et dans les variations saisonnières corrigées, les exportations se sont effondrées.

C'est un pays qui compte sur la croissance des exportations pour la reprise économique. Le secteur extérieur de Grande-Bretagne réduit la croissance du PIB. Je note également que les exportations allemandes ont diminuées le mois dernier.

Donc, si vous comprenez quelque chose au sujet de la Comptabilité Nationale, vous vous rendrez compte que vous ne pouvez pas avoir en même temps le gouvernement et le secteur privé national réduire leur dette alors que le secteur extérieur est en déficit.

L'aspect le plus fondamental dans la relation des Comptes Nationaux est que le déficit (excédent) public est exactement égal au surplus (déficit) du secteur non-gouvernemental. Si le secteur extérieur est en déficit (disons constant), alors un excédent budgétaire en hausse (ou déficit en déclin) sera reflété dans le secteur privé national par un accroissement du déficit (ou un excédent en baisse).

Vous ne pouvez pas atteindre le désendettement de ces deux secteurs sous ces conditions et prétendre le contraire est faire preuve d'une incompréhension fondamentale de la façon dont l'économie et ses relations sectorielles fonctionnent.

Lisez les blogs suivants - Barnaby, better to walk before we runStock-flow consistent macro modelsNorway and sectoral balancesThe OECD is at it again! - pour plus d'informations à ce sujet.


Conclusion

Pensez à la prédiction faite par Eisuke Sakakibara la semaine dernière - une récession prolongée jusqu'en 2015 ou presque parce que les déficits budgétaires sont délibérément retirés.
Les effets destructeurs de cette direction politique erronée - alimentée par les revendications erronées du fardeau de la dette entre les générations - est ce qui va imposer un fardeau réel sur nos enfants.

Ils seront moins instruits, moins qualifiés, moins expérimentés, auront de plus faible revenu dans l'ensemble à la suite de l'austérité budgétaire. Leurs possibilités futures seront réduites en conséquence.

Donc, en réalité le fardeau fonctionne exactement en sens inverse dans un système monétaire fiat à ce que prétend le dogme néo-libéral.
En fait, l'argument anti-déficit budgétaire est juste un truc pour trouver des moyens par lequel les élites peuvent obtenir plus de revenu réel maintenant et plus tard.
Répandre la production réelle plus largement à travers des interventions budgétaires frustre cette aspiration.

C'est assez pour aujourd'hui!

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